Comment sont organisées les études de médecine en france ?

Comment sont organisées les études de médecine en france ?

Vous souhaitez comprendre l’organisation des études de médecine en France ? Leur déroulement est expliqué en détail dans cet article.

Êtes-vous intéressés par études de médecine ? Avant de vous engager pour une dizaine d'années, ne souhaitez-vous pas comprendre leur organisation ? Alors vous êtes au bon endroit puisque cet article a pour but d'expliquer dans les moindre détails comment se déroulent les études médicales en France.

Un long cursus pour de grandes responsabilités

Il est important de prendre conscience que le métier de médecin est un travail bien particulier, impliquant de grandes responsabilités, puisque des vies humaines sont en jeu à chaque instant. N'importe qui ne peut donc pas prétendre à ce privilège.

Cela nécessite de lourds sacrifices personnels, une capacité de concentration prolongée et une rigueur exemplaire afin d'acquérir les connaissances théoriques et les compétences pratiques. C'est pourquoi les études de médecine sont si longues : de l'ordre d'une dizaine d'années.

Organisation des études de médecine

organisationEn France, vous pouvez suivre des études de médecine uniquement dans des universités qui comportent des facultés de médecine et qui sont associées à un hôpital universitaire. Pour savoir où elles se situent, je vous invite à lire cette liste de toutes les facultés de médecine françaises.

Partout en France, les récentes réformes des études de santé ont permis de les décomposer en 3 cycles :

  • Le premier cycle : il s'article en deux parties :
    • La première année de médecine : elle peut être validée en passant par le PASS (Parcours Accès Spécifique Santé) ou une LAS (Licence avec option Accès Santé).
    • La deuxième et troisième année de médecine : elles servent à valider le DFGSM (pour diplôme de formation générale en sciences médicales).
  • Le deuxième cycle : il correspond à l'externat et dure 3 ans. Ce cycle permet de valider le DFASM (pour diplôme de formation approfondie en sciences médicales). Il se clôture par un concours national appelé EDN (pour épreuves dématérialisées nationales, anciennement dénommé concours de l'internat ou même ECNi). Ce concours permet aux étudiants de choisir l'association d'une spécialité et d'une région de formation pour le troisième cycle en fonction de leur classement.
  • Le troisième cycle : c'est l'internat. Ce cycle peut durer entre 3 et 6 ans en fonction de la spécialité choisie aux EDN. Il s'agit d'un enchaînement de multiples stages hospitaliers de 6 mois chacun. Depuis la réforme, le troisième cycle se déroule en 3 phases distinctes :
    • Phase socle : c'est la première année d'internat.
    • Phase d'appronfondissement : à la fin de laquelle l'interne doit soutenir une thèse de médecine afin d'obtenir un diplôme d'état de docteur en médecine.
    • Phase de consolidation : l'interne devient docteur junior. La validation de cette dernière phase permet au docteur junior d'obtenir un diplôme d'études spécialisées (DES) et d'exercer enfin librement.

Le premier cycle des études de médecine

Le premier cycle des études de médecine comporte 2 parties : la première année d'une part puis le DFGSM (2e et 3e année) d'autre part.

La première année de médecine

sac à dos d'écoleEn raison d'un très grand nombre d'étudiants qui souhaitent poursuivre des études de médecine, une sélection est nécessaire. La première année de médecine joue en partie ce rôle. Il s'agit ainsi d'une des années les plus difficiles du cursus.

Les modalités exactes peuvent différer entre chaque faculté : chacune a ses particularités et spécificités. En règles générales, depuis la réforme de 2020, deux voies sont possibles pour accéder en deuxième année de médecine : le PASS et la LAS.

Peu importe la voie choisie, en cas d'échec, un étudiant ne pourra candidater pour la deuxième année de médecine que 2 fois au maximum (en comptant la candidature via le PASS) :

  • Soit 1 candidature via PASS puis 1 via une LAS
  • Soit 2 candidatures via une LAS

1) le PASS : la voie classique

La voie classique consiste à réaliser la première année via le PASS (parcours accès spécifique santé) dans une faculté de médecine. Depuis la réforme, le PASS remplace donc la PACES (première année commune aux études santé).

Aujourd'hui, chaque faculté a le pouvoir de décider du nombre d'étudiants qui seront admis en deuxième année : c'est le numerus apertus. Il remplace le numerus clausus qui était fixé par le gouvernement.

En pratique, il existe 3 situations à l'issue de cette année :

  1. Si un étudiant obtient les notes nécessaires pour valider son année avec un classement excellent : il sera admis directement en deuxième année de médecine.
  2. S'il valide son année avec un classement inférieur à un certain seuil défini par le jury de la faculté : des épreuves supplémentaires écrites et/ou orales seront nécessaire pour établir un nouveau classement.
    • Si ce nouveau classement fait rentrer l'étudiant dans le numerus apertus : il accèdera en deuxième année.
    • Sinon : il ne pourra pas redoubler le PASS. Il sera invité à quitter la faculté de médecine pour s'inscrire en deuxième année de license avec accès santé (L.AS) s'il le souhaite.
  3. S'il n'a pas les notes nécessaires pour valider son année universitaire, il sera invité à se réorienter, notamment vers une license avec une option "Accès Santé" (L.AS) s'il souhaite toujours faire médecine.

2) la LAS : une voie alterne

Les L.AS sont en réalité des licenses classiques telles que Droit, Economie-Gestion ou encore Chimie par exemple, dans lesquelles les étudiants choisissent de suivre une option mineure appelée "Accès Santé".

S'il valide son année, l'étudiant peut soumettre sa candidature pour accéder en deuxième année de médecine. Toutefois, ce n'est pas obligatoire s'il souhaite poursuivre dans sa filière (droit, économie, etc.). Seulement 2 candidatures au maximum sont possibles au cours des 3 années de L.AS.

En fonction des résultats des examens en LAS, plusieurs situations sont possibles :

  1. Les meilleurs dossiers sont admis directement en deuxième année de médecine
  2. Certains très bons dossiers nécessitent une autre sélection via des entretiens oraux
    • Certains peuvent alors intégrer la deuxième année de médecine
    • D'autres sont recalés et peuvent continuer leur license
  3. Les dossiers non acceptés sont invités à poursuivre leur license initiale et à recandidater l'année suivante (avec un maximum de 2 candidatures durant leur cursus, dont une via le PASS au maximum).

DFGSM pour diplôme de formation générale en sciences médicales

La deuxième et la troisième année de médecine correspondent au diplôme de formation générale en sciences médicales (ou DFGSM). Au cours de ces deux années d'études, les étudiants hospitaliers doivent acquérir de nombreuses connaissances théoriques sur les bases de la physiologie et de la médecine. Ils passent donc la majeure partie de leur temps dans les amphithéâtres de la faculté à écouter des cours magistraux.

Pour uniformiser sur le plan national les notions essentielles à acquérir, certaines sociétés savantes ont publiés des livres à lire dès le DFGSM, avant de commencer l'externat.

A côté de cela, quelques demi-journées par semaine sont consacrées à la découverte du milieu hospitalier. L'objectif est de s'initier au contact des patients, de s'intégrer dans les équipes soignantes, d'apprendre l'examen clinique et de se familiariser au raisonnement médical.

Le deuxième cycle des études de médecine : l'externat

livres de médecineL'externat de médecine correspond au deuxième cycle des études. En 3 ans, il permet d'obtenir le diplôme de formation approfondie en sciences médicales (ou DFASM).

Le but de ces 3 années est d'acquérir les connaissances théoriques générales que tout praticien doit avoir. Ainsi, c'est à cette période que l'on apprend l'ensemble des maladies, de leur diagnostic à leurs traitements, notamment en lisant les fameux livres de référence pour l'EDN.

En parallèle aux cours théoriques, les externes sont amenés à passer la moitié de leur temps à l'hôpital pour développer leurs compétences cliniques au contact des patients. C'est une période difficile mais fondamentale.

La fin de l'externat est marquée par un concours national, que l'on appelait autrefois le concours de l'internat ou ECNi. Ce concours sert à départager l'ensemble des étudiants en 6e année de médecine en France (quasiment 10 000) afin qu'ils puissent choisir une spécialité et une région de formation. Récemment, la réforme du deuxième cycle (R2C) a introduit de nouvelles modalités pour accéder au troisième cycle (l'internat de médecine) :

  • Les épreuves dématérialisées nationales (EDN) : ce sont des épreuves "écrites", sur tablette, comprenant entre autres des questions isolées (QI) et des dossiers cliniques progressifs (DCP).
  • Une épreuve de lecture critique d'article scientique (LCA).
  • Une épreuve d'examens cliniques objectifs et structurés (ECOS).
  • Le parcours professionel de l'étudiant est pris en compte, comme par exemple son implication en stage, dans une association étudiante ou dans la recherche scientifique.

Pour une question d'équité, la plupart de ces épreuves doivent être réalisées en simultanée par l'ensemble des étudiants. Cela nécessite une organisation hors du commun et un stress extrême par les carabins.

A l'issue de ce concours, chaque externe sera classé dans 13 classements différents, en fonction des coefficients attribués à chacune des questions, variables en fonction des spécialités. Par exemple, si un étudiant répond très bien aux questions portant sur les urgences vitales, il obtiendra un bon classement lui permettant de choisir entre l'anesthésie-réanimation, la médecine intensive réanimation ou la médecine d'urgence.

C'est ainsi que grâce à la procédure d'appariement (appelée le matching, les externes pourront choisir, par ordre de classement et selon le nombre de postes définis à l'avance chaque année, une spécialité médicale / chirurgicale ainsi qu'une région de formation afin d'y effectuer le 3e cycle des études.

C'est un concours cruel : à une place près, vous pouvez ne pas exercer la spécialité et/ou dans la région de vos rêves...

Le troisième cycle des études de médecine : internat et docteur junior

examen docteurLe troisième et dernier cycle des études de médecine concerne l'internat et le nouveau statut de docteur junior. Selon la spécialité choisie, le troisième cycle peut durer entre 3 et 6 ans.

Durant toute cette période, l'étudiant doit réaliser de multiples stages d'une durée de 6 mois chacun. Le nombre de stages est variable selon les maquettes de chaque spécialité.

Le statut d'interne concerne désormais la phase socle (première année du troisième cycle) et la phase de consolidation. Durant ces années, l'interne passe la grande majorité de son temps à l'hôpital où il apprend sa spécialité sur le tas et exerce réellement la médecine sous la responsabilité d'un médecin sénior. En outre, il bénéficie de quelques demi-journées de formation régulièrement.

A la fin de la phase de consolidation, l'interne doit soutenir une thèse d'exercice afin d'obtenir un diplôme de docteur en médecine.

Une fois la thèse obtenue et le nombre de stages nécessaires validés, l'étudiant-salarié obtient le statut de docteur junior et peut effectuer la phase d'approfondissement. Au cours de cette phase, le docteur junior acquiert de plus en plus d'autonomie et de responsabilité, mais toujours sous la supervision d'un médecin sénior.

A la fin de troisième cycle, un diplôme d'études spécialisées (DES) est décerné au jeune docteur en médecine.

Et après ?

Une fois le diplôme en poche, chacun est libre d'exercer son métier comme il le souhaite. On peut choisir par exemple de réaliser un post-internat en prenant un poste d'assistant ou de chef de clinique, continuer vers une carrière hospitalière, s'impliquer dans la recherche et les travaux universitaire ou s'orienter vers de la clinique.

Mais dans tous les cas : la formation ne s'arrête pas là.

En effet, la médecine évolue très régulièrement et tout médecin a une obligation de moyens envers ses patients. Cela nécessite donc une formation continue comme la participation à des congrés ou la réalisation de diplôme universitaire (DU) par exemple.

En conclusion

Faire médecine, c'est beaucoup plus qu'un simple cursus scolaire à cause de la longueur des études, de la difficulté des différents concours, des sacrifices et de l'implication personnelles nécessaires. Être médecin, c'est un mode de vie.

Il faut en prendre conscience le plus tôt possible, notamment dès le lycée, pour ne pas avoir de regrets plus tard. En effet, il n'existe pas réellement de passerelle une fois lancé dans ces études : soit vous allez au bout, soit vous abandonnez sans aucune alternative professionnelle.

Alors, êtes-vous décidé à faire médecine ? Avez-vous encore des questions ? Si oui, n'hésitez pas à les poster en commentaire ci-dessous. J'y répondrai avec plaisir.

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