Item 331 à l'EDN : Arrêt cardiorespiratoire

Fiche de révision pour l'EDN

Arrêt cardiaque (cardiocirculatoire ACC ou cardiorespiratoire ACR) : interruption brutale de la contractilité cardiaque.

Critères diagnostiques devant faire débuter la réanimation cardiopulmonaire : 

  1. Inconscience
  2. Absence de respiration ou gasps
  3. Si professionnel de santé entraîné (sinon perte de temps) : absence de pouls carotidien ou fémoral

No-flow (sans flux) : période entre l'effondrement et le début du massage cardiaque.

Low-flow (bas débit) : pédiode entre le début du massage cardiaque et la reprise d'une activité circulatoire ou le rétablissement d'un flux sanguin correct mécanique (circulation extracorporelle de type ECMO).

Epidémiologie

Chez l'adulte : 40 000/an morts subites en France, 80% d'origine coronarienne
Hommes > femmes
Âge moyen : 60 ans
Survie : 5% en France, 8% en Europe

En pédiatrie : incidence beaucoup plus faible
Etiologie : insuffisance respiratoire surtout
Pronostic plus sombre : < 5% de survie à 1 an

Chaîne de survie

chaîne de survie

  1. Reconnaissance de l'arrêt cardiaque
  2. Alerte les secours : 15 ou 112
  3. Massage cardiaque externe :
    • Adulte : 30 compressions puis 2 insufflations
    • Enfant : commencer par 5 insufflations, puis 2 insufflations pour 15 compressions
  4. Défibrillation selon le rythme
  5. Prise en charge médicale préhospitalière
  6. Prise en charge en réanimation
  7. Récupération

Réanimation cardiopulmonaire (RCP)

reanimation cardiopulmonary

Le massage cardiaque

Compressions thoraciques : générer un débit sanguin suffisant pour assurer une perfusion coronaire et cérébrale

  • Talon de la main dominante positionné au centre de la poitrine du patient (moitié inférieure du sternum)
  • Amplitude : au moins 5 cm chez l’adulte, un tiers du diamètre antéro-postérieur du thorax chez l'enfant
  • Relaxation thoracique totale après chaque compression (temps égal entre compression et relaxation)
  • Fréquence > 100/min
  • Relai des secouristes : toutes les 2 minutes

Les besoins en ventilation de base

Adulte : la ventilation n'est pas une priorité.
Rythme : 2 insufflations toutes les 30 compressions thoraciques (30:2).
A réaliser avec ballon à valve unidirectionnelle en assurant l'étanchéité du masque.
Une canule de Guedel peut être utile.
Le "bouche-à-bouche" ne se conçoit qu'en absence de matériel, avec protection.

Pédiatrie : la ventilation est une priorité absolue car les causes hypoxiques au premier plan.
Rythme : 5 insufflations initialement, puis 2 insufflations toutes les 15 compressions thoraciques (15:2).

Analyser le rythme cardiaque

Il existe 2 types de rythme lors d'un arrêt cardiaque :

  • Rythmes choquables : fibrillation ventriculaire (FV) et tachycardie ventriculaire (TV)
  • Rythmes non-choquables : asystolie et dissociation électromécanique

Si rythme choquable : délivrer un choc électrique externe (CEE) avec un défibrillateur (manuel ou semi-automatique).

Les voies d'abord vasculaire

Si présence d'une voie centrale : à utiliser d'emblée.

Si aucun accès veineuse chez l'adulte : privilégier une voie veineuse périphérique, sinon la voie intra-osseuse en deuxième intention.
Chez l'enfant : voie intra-osseuse en première intention.

La place de l'Adrénaline

Posologie : 1 mg toutes les 3 à 5 minutes de réanimation cardiopulmonaire.

Si rythme non-choquable : immédiatement.

Si rythme choquable : après 3e analyse du défibrillateur.

La place de l'Amiodarone

Posologie : 5 mg/kg, en pratique 300 mg.

A administrer en cas de rythme choquable, après la 3e analyse du défibrillateur.

L'enquête étiologique

Simultanément à la réanimation cardiopulmonaire, il faut réfléchir au diagnostic étiologique :

  • Infarctus du myocarde (IDM) : le plus fréquent, surtout en extra-hospitalier, justifiant la réaliser d'une coronarographie en urgence quasi-systématiquement
  • Embolie pulmonaire
  • Tamponnade
  • Toxique
  • Pneumothorax
  • Hypo/hyperkaliémie
  • Hypovolémie
  • Hypothermie

Arrêter une réanimation cardiopulmonaire

Décision difficile car nécessité de considérer le patient dans sa globalité, les circonstances de survenue, l'efficacité des premiers secours, les souhaits du patient selon sa famille, etc.

Aucune recommandation clairement établie pour stopper la réanimation.
Classiquement : arrêter si asystolie durant plus de 30 minutes malgré une réanimation bien conduite, hormis en cas de neuroprotection (hypothermie, intoxication, etc.) ou cause favorisante et curable.

Si proximité avec un centre de référence : discuter l'implantation d'une assistance circulatoire extracorporelle de type ECMO veino-artérielle.