Immobilisation : station verticale impossible et incapacité d'exercice.
Désadaptation psychomotrice :
- Trouble de la posture : rétropulsion
- Altérations motrices : troubles de la marche, troubles neurologiques
- Troubles psychocomportementaux : anxiété, phobie de la verticalisation
Principales complications du décubitus
Les complications précoces du décubitus :
- Respiratoires : encombrement, atélectasie, infection broncho-pulmonaire
Physiopathologie : altération de la course diaphragmatique, altération de la clairance mucociliaire, micro-inhalations, dérecrutement des zones pulmonaires postérieures - Désadaptation cardiaque : hypotension orthostatique (stagnation sanguine veineuse non régulée par le système neurovégétatif lors du passage à la position verticale), œdèmes
- Maladie thromboembolique veineuse : baisse du volume sanguin périphérique, stase veineuse
Risque majoré si antécédent de thrombose veineuse, syndrome inflammatoire, chirurgie récente, immobilisation des membes inférieurs - Cutanées : escarres, infections
Physiopathologie : pression prolongée des parties molles (supérieure à la pression de perfusion capillaire (environ 30 mmHg), notamment en regard d’un relief osseux - Troubles digestifs : troubles de la déglutition (fausses routes), reflux gastro-oesophagien (RGO), constipation (stase stercorale, médicaments ralentisseurs du transit)
- Troubles urinaires : dysurie, infection urinaire (diminution de la vidange vésicale, sonde urinaire)
- Troubles neuromusculaires : compression nerveuse périphérique
- Douleurs
Les complications tardives :
- Ostéoporose
- Troubles neuromusculaires : amyotrophie, rétraction capsulo-ligamentaire et tendineuse, désadaptation posturale
- Troubles psychiques : angoisse (maladie, traumatisme), insomnie, dépendance, douleur, déconditionnement sensoriel
Prévention des complications de décubitus
- Respiratoires : alterner les postures (décubitus dorsal / latéral), tête de lit entre 30 et 45 °, position assise pour les repas
- Maladie thromboembolique veineuse embolique (MTVE) : contention veineuse des membres inférieurs, contraction ou pression musculaire régulière des membres inférieurs, verticalisation précoce, optimisation de l’hydratation, traitement anticoagulant à dose préventive
- Escarre : changement de position toutes les 2 à 3h, mise au fauteuil le plus tôt possible, prévention des lésions de frottement et cisaillement, prévention de toute macération, optimisation des apports nutritionnels, éducation du patient et de son entourage, supports adaptés (matelas, coussin de siège)
- Hypotension orthostatique : port de bas de contention élastique, activité physique pendant le décubitus, verticalisation progressive, optimisation de l’hydratation
- Mécaniques (ankyloses) : éviter les positions segmentaires en flexion, alterner les postures, mobilisation articulaire (au minimum passive)
- Infection urinaire : optimisation de l’hydratation, retrait précoce de la sonde urinaire
Facteurs de risque d'escarre
- Altération de l’état général et dénutrition
- Immobilisation : coma, déficit neurologique étendu, etc.
- Altération de la barrière cutanée : macération, infection cutanée (surtout lors d'incontinence urinaire ou fécale)
- Altération de la perfusion tissulaire : artériopathie chronique, insuffisance circulatoire aiguë, etc.
- Facteurs de risque de surinfection : diabète, immunodépression, etc.
Différents stades d'escarre
- Stade 0 : hyperhémie réactionnelle disparaissant à la pression
- Stade 1 : érythème permanent
- Stade 2 : lésion cutanée partielle intéressant l’épiderme, le derme ou les deux
- Stade 3 : lésion cutanée intéressant toutes les couches de la peau
- Stade 4 : destruction extensive avec perte cutanée profonde touchant les 3 couches de la peau et s’étendant à l’os, aux tendons et aux articulations sous-jacentes