Item 22 à l'EDN : Maladies rares

Fiche de révision pour l'EDN

Maladie rare : maladie qui atteint moins de 1/2000 personnes en population générale.

  • 7000 maladies différentes
  • surtout d'origine génétique
  • surtout des enfants
  • aucun diagnostic précis : 50%

Enjeu majeur de santé publique : 3 millions de personnes atteintes en France, 350 millions dans le monde

Organisation nationale

Plan National Maladies Rares 3 (PNMR3) : diagnostic précis posé au maximum un an après la première consultation spécialisée.

Recommandations : évoquer une maladie rare au moindre signes ou symptômes incohérents et/ou inhabituels.

2 définitions :

  • Errance diagnostique : période allant des premiers symptômes jusqu'au diagnostic.
  • Impasse diagnostique : échec à poser un diagnostic précis, après avoir mis en oeuvre toutes les investigations nécessaires.
    Concerne les formes atypiques d’une maladie connue ou une maladie encore inconnue.

Une organisation nationale particulière a été mise en place :

  • Centres de référence maladies rares (CRMR) : réseau comprenant un site coordonnateur, un ou plusieurs site(s) constitutif(s) et, le cas échéant, un ou plusieurs centres de compétence (CCMR) ou centres de ressource et de compétence. Ils ont des missions de coordination, d’expertise, de recours, de recherche et de formation-enseignement.
  • Centre de compétence (CCMR) : prise en charge et suivi des personnes atteintes de maladies rares au plus proche de leur domicile, sur la base d'un maillage territorial adapté et en lien avec le CRMR dont il dépend fonctionnellement.
  • Filière de santé maladies rares (FSMR) : organisation qui coordonne en réseau un ensemble associant des centres de soins hospitaliers, des laboratoires de diagnostic et de recherche, des structures sociales et médico-sociales, des universités, des associations, voire tout autre partenaire ou institution apportant une expertise complémentaire au champ des maladies rares concerné.
  • Equipes relais handicaps rares (ERHR) : complètent le dispositif sur le plan médicosocial pour les situations de handicap particulièrement complexes.

Pour les médecins traitants : des recommandations de prises en charge sont régulièrement publiées sur le site de la haute autorité de santé (HAS).

Autres sources d'informations : https://www.orpha.net et https://www.maladiesraresinfo.org 

Hémochromatose

Physiopathologie :

  • maladie génétique liée au gène HFE C282Y surtout
  • absorption intestinale excessive de fer : déficit de production en hepcidine surtout (autosomique récessive), rarement résistance à l'hepcidine (autosomique dominante)
  • dépôt de fer au niveau hépatique, pancréatique et cardiaque

Epidémiologie :

  • Prédisposition génétique : 1/200 personnes caucasiennes
  • Surtout après 30 ans, sinon rares formes juvéniles
  • Pénétrance incomplète et expression variable
  • Sex-ratio 1 mais signes cliniques plus marqués chez l'homme

Signes et symptômes :

  • asthénie
  • mélanodermie
  • hépatomégalie puis cirrhose (risque de carcinome hépatocellulaire)
  • diabète
  • arthropathie
  • ostéoporose
  • hypogondadisme hypogonadotrope
  • insuffisance cardiaque

Biochimie : ferritine et coefficient de saturation de la transferrine augmentés.

Traitement :

  • saignées : prélever environ 500 ml de sang +/- régulièrement

Hémophilie

Physiopathologie :

  • maladie génétique liée à l’X
  • déficit en facteur VIII (hémophilie A, gène F8) ou IX (hémophilie B, gène F9)

Epidémiologie : 

  • incidence annuelle : 1/5000 naissances de garçons
  • prévalence dans la population : 1/12 000

Signes / symptômes : 

  • hémorragies spontanées / prolongées, souvent lors de l'apprentissage de la marche. Toutes les localisations sont possibles, souvent hémarthroses, muscles, purpura, ecchymose, hématome, etc.
  • sévérité dépendante de l'activité biologique du facteur de coagulation  :
    • Hémophilie sévère : activité biologique < 1 %
    • Hémophilie modérée : activité comprise entre 1 et 5 %
    • Hémophilie mineure : activite comprise entre 5 et 40%

Traitement : 

  • facteur antihémophilique recombinant : apporter le facteur manquant à la suite d'une hémorragie (à la demande) ou en prévention (prophylactique)
  • éducation thérapeutique des patients

Complications : production d'anticorps dirigés contre le facteur de coagulation perfusé, appelés anticorps inhibiteurs.

Drépanocytose (ou anémie falciforme)

Physiopathologie :

  • maladie génétique récessive autosomique sur le gène HBB
  • anomalie de l'hémoblobine : déformation des globules rouges en forme de faux
  • hémolyse chronique
  • permet une protection contre le neuropaludisme

Epidémiologie :

  • fréquente : 400 nouveaux cas/an en France
  • prévalence des hétérozygotes en Europe : 1/150
  • population d'origine africaine subsaharienne et antillaise essentiellement

3 types de complications aigüe :

  • anémies : transfusions répétitives nécessaires à prévoir
  • infections bactériennes : à prévenir
  • accidents ischémiques vaso-occlusifs des petits vaisseaux : prise en charge antalgique optimale
    Si vasculopathie cérébrale : discuter transplantation de moelle osseuse

Si forme grave : discuter hydroxycarbamide, programme transfusionnel, greffe de cellules souches hématopoïétiques, thérapie génique.

Dépistage néonatal : à proposer si population à risque.

Thalassémies

Physiopathologie :

  • affections génétiques, le plus souvent de transmission récessive autosomique
  • déséquilibre de synthèse des chaînes de globine : soit alpha (alphathalassémies, gènes HBA1 et HBA2), soit bêta (bêtathalassémie, gène HBB)
  • érythropoïèse inefficace : anémie

Traitements :

  • programmes transfusionnels
  • chélation du fer
  • discuter greffe de moelle osseuse avec donneur apparenté HLA compatible 

Dystrophie musculaire de Duchenne

Physiopathologie :

  • maladie génétique liée à l'X
  • absence de synthèse de dystrophine
  • dégénérescence des muscules (squelettiques, lisses et cardiaques) : atrophie musculaire et faiblesse progressive

Epidémiologie :

  • atteinte surtout des garçons
  • prévalence : entre 1/3500 et 1/9300 naissances masculines

Signes et symptômes :

  • début dès la petite enfance : retard du développement psychomoteur, trouble du langage (autisme souvent associé)
  • présence du signe de Gowers
  • démarche dandinante
  • perte de la marche vers 6 - 13 ans

Biologie :

  • créatine kinase sérique > 100 fois la norme
  • analyse génétique

Traitements :

  • corticoÏdes : limitation de la cyphoscoliose
  • inhibiteurs de l'enzyme de conversion / bétabloquant : protection myocardique
  • thérapie génique selon l'anomalie

Pronostic : décès précoce à l'âge adulte.